Abensour, Léon | Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848. Préface de M. Jules Bois. 2e édition.
Abensour, Léon | Le Féminisme sous le règne de Louis-Philippe et en 1848. Préface de M. Jules Bois. 2e édition. | Plon-Nourrit (Paris),1913,XVI-337 p. ; in-16 (12x19 cm) ;,(12D6)
Demi-reliure bradel de toile rose. Couv. souple conservée (un léger manque sur la C1). Sinon très bon état. Ouvrage pas si courant. Le livre de M. Léon Abensour arrive à son heure, car le féminisme est devenu une question d'actualité contemporaine. Il est important d'étudier sérieusement ce mouvement et de comprendre ses aspirations et réformes, qui ne datent pas d'hier. Les annales du féminisme restent à écrire, et ce mouvement a été profond et continu à travers les âges. Les propagandistes modernes ignorent souvent que leurs revendications ont été portées par leurs aïeules. L'étude de M. Abensour est objective et présente des événements, des opinions et des personnes avec indépendance et clarté. Le féminisme sous la monarchie de Juillet et la Seconde République est particulièrement intéressant en raison du bouillonnement des doctrines et de la trempe des caractères. Les apôtres désintéressés et les penseurs généreux de cette époque ont servi l'humanité sans arrière-pensée personnelle. Les réformes qu'ils ont sollicitées sont aujourd'hui acquises ou sur le point de l'être. Les féministes de cette époque ont préparé plus de justice, d'harmonie et de relèvement intellectuel et moral. Le féminisme n'est pas antisocial ni anarchiste, mais a préparé le terrain pour des réformes importantes. Le règne de Louis-Philippe a vu le développement des théories féministes sous toutes leurs formes actuelles. Les origines du mouvement féministe moderne remontent à Olympe de Gouges en 1792, qui a proclamé les droits de la femme. Le saint-simonisme a également joué un rôle crucial dans le développement des théories féministes. La philosophie saint-simonienne est moniste et considère l'esprit et la matière comme deux aspects de l'existence infinie. La réhabilitation de la chair est un point central de cette philosophie, ce qui a conduit à la réhabilitation de la femme. Le féminisme saint-simonien est mystique et sentimental, et il a été exprimé dans de nombreux journaux et brochures. La Femme libre, fondée en 1832, est un exemple de journal saint-simonien féministe. Le féminisme littéraire, représenté par des auteurs comme George Sand et Flora Tristan, a également contribué au mouvement. Le groupe saint-simonien a été le premier à apparaître après 1830. Les journaux saint-simoniens, comme Le Globe, Le Phalanstère, La Phalange et La Démocratie pacifique, ont exprimé des revendications féministes. La Femme libre, fondée par une société d'ouvrières, est un exemple de journal saint-simonien féministe. Le journal a changé plusieurs fois de nom et a finalement disparu en 1834. Les romans de George Sand et Flora Tristan ont également soutenu des thèses saint-simoniennes. Le groupe féministe représenté par la Gazette des Femmes est bourgeois et loyaliste. La Gazette des Femmes, fondée en 1836 par Mme Herbinot de Mauchamp, réclamait l'application des principes de la Charte aux femmes. Le journal a duré près de deux ans grâce aux ressources de sa directrice et aux annonces. Les collaborateurs étaient principalement des membres de la famille de la directrice et quelques écrivains comme Charles Nodier. D'autres représentants du féminisme bourgeois incluent L'Amazone et le livre de Mme Allart de Méritens, La Femme dans la Démocratie. Le troisième groupe féministe est représenté par des journaux comme le Journal des Femmes, La Mère de Famille et Le Conseiller des Femmes. Ces journaux visaient à faire des femmes des épouses chrétiennes et des mères capables de donner une bonne éducation à leurs enfants. Les collaborateurs étaient principalement des femmes, avec quelques hommes comme le comte Horace de Viel-Castel et Eugène Süe. Ce groupe féministe est chrétien et se distingue des deux précédents par son esprit religieux. Les adeptes du féminisme et ses directeurs sont pour la plupart inconnus ou mériteraient de l'être. Enfantin, Claire Démar, George Sand et Flora Tristan sont des figures marquantes du mouvement. Enfantin a été un apôtre ardent de l'émancipation des femmes, mais son activité s'est tournée vers d'autres directions après 1834. Claire Démar a été poussée au féminisme par les malheurs de sa vie et a laissé deux ouvrages importants. George Sand a illustré ses théories sur l'émancipation morale des femmes dans ses romans. Flora Tristan, née au Pérou, a été une figure originale et attirante du féminisme. Sa vie et ses écrits symbolisent le féminisme de cette époque avec ses aspirations, ses illusions et ses malheurs. Avant de réclamer les mêmes droits politiques et civils que pour l'homme, il fallait trois réformes préalables : assurer l'indépendance morale de la femme, sa vie matérielle et réformer son éducation. Les féministes de tous les partis s'accordent sur le fait que la forme de mariage de leur époque doit disparaître, car la femme y est dans un état d'infériorité flagrante. Le mariage est comparé à une prostitution jurée, et la femme mariée ne peut aimer son mari, devenu son tyran. Les romans de George Sand, Indiana et Valentine, illustrent cette thèse. Une réforme radicale s'impose, et il faut faire du mariage d'amour la règle générale. La suppression de la dot est proposée pour atteindre ce but. Les jeunes filles doivent avoir une entière liberté de converser avec les jeunes gens. Une fois unis, l'époux et l'épouse doivent être égaux dans le mariage. La femme doit jouir des mêmes droits que son mari et disposer de ses biens sans l'autorisation de son mari. La disposition qui oblige la femme à prêter serment d'obéissance à son mari doit être supprimée. (12D6)"
Fiche technique
DF00002626
1 Livre
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