Rétif de La Bretonne, Nicolas-Edme | Le paysan perverti / Restif de La Bretonne - éd. établie par François Jost.

Broché, couv. souple à rabats. Très bon état. Première édition intégrale et critique de ce monument de l'histoire de la littérature du 18e siècle. Edition illustrée de gravures d'époque. Le Paysan perverti peut être considéré comme l’un des grands romans du dix-huitième siècle. Les aventures du petit paysan venu à la ville et de son pervertisseur connurent d’ailleurs un grand retentissement à leur époque de parution et pas seulement en France. C’est ainsi qu'on dénombre sept traductions allemandes avant 1800, indice évident d'une popularité considérable. Et pourtant, Restif de la Bretonne connut son purgatoire, un long purgatoire dont on peut penser raisonnablement qu’il devrait prendre fin à la suite d’une série de publications intégrales, dont celle-ci est sans conteste l’une des plus importantes. Génie aussi prestigieux que fécond pour les uns, hirsute et bizarre pour les autres, il est temps de relire Restif dans une perspective qui excluerait cet esprit de censure qui n’a cessé d’altérer son œuvre. Valéry déjà déclarait qu’il le mettait « fort au-dessus de Rousseau ». On peut, en fait, le situer dans l’histoire littéraire, entre Rousseau, Sade et Laclos dont il annonce Les liaisons dangereuses. Roman épistolaire très significatif de son temps, Le Paysan perverti marque également une étape importante de la genèse du roman de formation dont Les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister de Goethe resterait le prototype ou en France L'Education sentimentale, et par là s’insère au cœur de la production romanesque majeure européenne sur laquelle nous vivons encore. Mais découvrir Restif reste surtout un grand plaisir et tout aussi grand celui de se promener au dix-huitième siècle, de la campagne à la ville, des boudoirs à alcôve aux ruelles mal pavées. Gageons que le lecteur du vingtième siècle verra dans cette galerie de portraits et ces scènes de genre la définition d’une société que n’aurait pas reniée, un siècle plus tard, l’auteur de la Comédie humaine. Cette première édition intégrale et critique, établie par François Jost, comble une lacune importante dans l’histoire de la littérature du dix-huitième siècle. (1B1)"