Primrose, Archibald Philip | Napoléon, la dernière phase (2e éd.) Lord Rosebery - ouvrage traduit de l'anglais... par Augustin
Primrose, Archibald Philip | Napoléon, la dernière phase (2e éd.) Lord Rosebery - ouvrage traduit de l'anglais... par Augustin Filon | Hachette (Paris),1901,1 vol. (XIII-329-4 p.) ; in-12 (12x18 cm) ;,()
Demi-reliure chagrin marron. Dos à nerfs, titre doré. Dos un peu insolé. Tranche mouchétée et un peu piquée. Rares rousseurs. Très bon état France -- 1804-1814 (Empire). Lord Kosebery appartient à la famille des écrivains-nés, qui ne sont pas des hommes de lettres, à cette famille dont les aînés s’appellent La Rochefoucauld, Hamilton, Saint-Simon. Quelquefois, dans son désir d’être vrai et dans sa hâte d’être juste, il jette tant de choses dans une seule phrase qu’elle semble près d’en perdre l’équilibre. Parfois aussi, il a des négligences, des familiarités, des brusqueries qui sont de la langue parlée et qui doivent déconcerter les professeurs. Mais, quand l’émotion s’empare de lui ou quand sa pensée prend l’essor, l’expression monte avec elle, s’élargit, s’échauffe, s’illumine et laisse bien loin les virtuoses du style académique. Si rien de ces dons n’apparaît dans les pages qu’on va lire, soyez convaincus que c’est la faute du traducteur. Les Anglais ont fait une réception enthousiaste à cet ouvrage qui leur faisait entendre, pourtant, dans le langage le plus net, de dures vérités. Il devrait recevoir des Français un accueil encore plus favorable, car il interprète leurs sentiments les plus chers avec un accent de sympathie qui semble absolument sincère. Ils ne liront pas sans émotion une phrase comme celle-ci : « Napoléon avait derrière lui la France, capable d’efforts héroïques et d’héroïque endurance, en un mot capable de tout, sauf de l’impossible. » Lequel d’entre nous aurait pu dire plus et dire mieux ? Nous ne connaissons point, en France, ces belles cérémonies où l’on voit, chez nos voisins, les grandes villes offrir le droit de cité à l’homme quelles veulent honorer. Mais ce livre vaut les parchemins qu’on enferme dans une boîte d’or. Après cet hommage splendide au grand nom qui nous a tant divises et qui nous rapproche tous aujourd’hui, lord Rosebery a cessé d’être un étranger parmi nous. Nous nous souviendrons toujours qu’il nous a donne ce livre : puisse-t-il ne jamais oublier qu’il l’a écrite. Extrait de la préface d'Auguste Filon (10E3)"
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