Boissier, Gaston | L'Académie française sous l'Ancien Régime

- publié par Edmond Courbaud. Demi-toile marron, dos rond à 2 pièces de titre rouge. Papier un peu jauni. TBE Courbaud, Edmond (1868-1927). Éditeur scientifique. L'Avant-Propos souligne l’attachement de Boissier à l’Académie française, qu’il considérait comme un cadre idéal pour son tempérament et ses talents, et évoque la genèse de ce livre, composé d’articles publiés dans la Revue des Deux Mondes et complétés après sa mort par Edmond Courbaud. Le Chapitre I retrace les origines de l’Académie, née en 1634 d’un cercle informel d’amis réunis chez Conrart, avant d’être officialisée sous le protectorat de Richelieu en 1635. Les premiers registres, sauvés par Morellet pendant la Révolution, révèlent une institution modeste mais ambitieuse, marquée par des débats sur son rôle et son indépendance face au pouvoir politique. Le Chapitre II décrit la composition initiale de l’Académie, mêlant hommes de lettres et grands seigneurs, une diversité qui reflétait sa volonté de représenter l’esprit français dans toute sa richesse. Richelieu y voyait un outil pour codifier la langue, tandis que ses membres, comme Balzac, craignaient une mainmise étouffante de l’État. Le Chapitre III aborde l’évolution de l’Académie sous Louis XIV, qui en fit un symbole de prestige en la plaçant sous sa protection directe. Le roi, bien que peu interventionniste, veillait à ce que les élections restent fondées sur le mérite, tout en lui offrant un siège fixe au Louvre et des privilèges, comme celui de le haranguer lors de cérémonies solennelles. Le Chapitre IV se concentre sur l’élaboration du Dictionnaire, projet phare de l’Académie dès 1639. Vaugelas, chargé de ce travail, privilégia l’usage de la cour comme référence linguistique, mais le projet fut ralenti par des querelles internes et l’affaire Furetière, dont le Dictionnaire universel concurrent provoqua un scandale. Malgré ces obstacles, le dictionnaire fut finalement achevé en 1694 et offert à Louis XIV. Le Chapitre V évoque l’apogée de l’Académie à la fin du XVIIe siècle, avec des figures comme Racine, Boileau, et La Bruyère, dont l’élection en 1693 fut âprement disputée en raison de ses Caractères, perçus comme polémiques. Ce chapitre illustre aussi les tensions entre Anciens et Modernes, un débat qui divisa les académiciens et refléta les enjeux culturels de l’époque. Chaque étape de cette histoire révèle comment l’Académie, entre ambitions littéraires et intrigues mondaines, a façonné la langue française et affirmé son rôle central dans la vie intellectuelle de la nation. (12B5)"