Tardieu, Émile | L'ennui : étude psychologique (2e édition, revue et corrigée) par Émile Tardieu
Tardieu, Émile | L'ennui : étude psychologique (2e édition, revue et corrigée) par Émile Tardieu | F. Alcan (Paris),1913,1 vol. (II-283 p.) ; in-8 (14x23 cm) ;
Demi-reliure basanne blond raciné. Dos à faux nerfs orné de fers dorés. Titre doré. papier jauni. Long article de presse plié collé en début d'ouvrage. Belle reliure en très bon état. Les lecteurs de la Revue philosophique connaissent déjà, pour l’avoir vue paraître sous forme d’articles, la majeure partie du livre que vient de publier M. Tardieu. Ils ont pu apprécier la subtilité de ses analyses, la précision pittoresque de certaines de ses descriptions, l’originalité presque toujours heureuse de son style. Sans insister sur le mérite littéraire de son étude, nous devons signaler l'intérêt qu’elle présente en tant que contribution à la psychologie scientifique. A vrai dire, la pensée directrice de l’ouvrage est d'ordre plutôt philosophique qu’expérimental. M. T. la révèle en déclarant, dès ses premières lignes, que deux propositions sont la « philosophie » de son travail : « à savoir : 1° que la vie n’a ni fond ni but et qu’elle poursuit un vain état d’équilibre et de bonheur; 2° que tout organisme naissant périssable se fatigue, s’épuise et partant souffre continuellement ». On reconnaît dans la première de ces deux thèses la formule à peine modifiée du pessimisme de Schopenhauer que M. T. croit Justifié par l'observation *. Son a étude psychologique » prend ainsi un caractère un peu ambigu : psychologique dans ses détails, elle est d’un moraliste par ses intentions; elle vise à nous instruire de ce qu’est au fond la vie, et de la manière dont il est sage de la prendre. Préoccupé de retrouver l’ennui partout, de manifester partout sa présence, ignorée ou reconnue, M. T. est amené à en donner une définition très large : « L’ennui, dit-il en commençant (p. 2), est une souffrance qui va du malaise inconscient au désespoir raisonné; conditionné par les causes les plus diverses, sa raison première est un ralentissement appréciable de notre mouvement vital ». Plus loin (p. 174), M. T. s’efforce de distinguer plus nettement l’ennui de la « mélancolie » et de la« tristesse ». La première comporterait une douceur, la seconde une activité interne qui feraient defaut à l’ennui. Comme on voit, les critères proposés restent assez vagues, et l’on peut conserver des doutes sur l’unité réelle du sujet ainsi circonscrit. (8E3)"
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DF00000714
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